Le moteur de jeux Unity sous le feu des critiques à la suite d’un changement de politique tarifaire


« Cuphead », sorti en 2017, fait partie des nombreux jeux développés grâce à Unity, au côté d’autres titres connus comme « Pokémon Go » ou « Monument Valley ».

C’est une nouvelle stratégie de financement qui fait grincer des dents : la société Unity Technologies, à l’origine du moteur Unity, très populaire entre autres chez les développeurs de jeux vidéo indépendants, a annoncé mardi 12 septembre qu’elle allait revoir son système de financement, provoquant l’ire de tout un pan du secteur vidéoludique.

Les moteurs sont des rouages essentiels de la création d’un jeu vidéo. Ils permettent, par exemple, de composer les animations des personnages, les cartes du jeu ou les éclairages. Jusqu’ici, Unity avait les faveurs des studios de petite taille en raison de son modèle économique : la plate-forme proposait, en effet, un accès gratuit pour les structures aux faibles revenus et un système d’abonnement au-dessus d’un certain seuil.

Dans son post de blog, la société américaine a toutefois acté un changement majeur pour le secteur : à partir du 1er janvier 2024, chaque studio de développement devra s’acquitter d’une taxe quand un jeu conçu avec cet outil est téléchargé par un utilisateur. La taxe s’applique si certains seuils sont franchis en matière de revenus et de nombre de téléchargements, et voit son montant évoluer en fonction de la version de Unity mise à contribution pour le développement du jeu.

Malgré ces seuils, présentés par l’entreprise comme des mesures de protection en faveur des développeurs n’ayant pas encore rencontré le succès, certains studios ont immédiatement fait part de leur inquiétude, à l’image d’Innersloth, à l’origine de la célèbre licence Among Us, ou de Massive Monsters, développeur du très réussi Cult of the Lamb. Ce dernier a même menacé de retirer son jeu du marché à partir du 1er janvier.

Tous craignent pour leur équilibre économique et mettent en avant, comme le studio Aggro Crab, les nombreuses questions soulevées par l’annonce : un jeu téléchargé à plusieurs reprises par une même personne fera-t-il l’objet d’une taxe à chaque fois ? Comment cette taxe va-t-elle s’appliquer pour les jeux accessibles gratuitement aux millions de joueurs bénéficiant d’abonnements mensuels, à l’image du GamePass de Xbox ?

Sur ce dernier point, Unity Technologies a finalement précisé, mercredi au site Axios, que la taxe s’appliquerait au distributeur dans le cas des abonnements (par exemple Microsoft, s’agissant du GamePass), et non les développeurs. La société a également ajouté que la taxe ne concernait que les installations initiales, qu’elle ne s’appliquerait pas aux versions de démonstration, mais qu’elle concernerait tout de même les installations faites par un même utilisateur sur une deuxième console. L’entreprise assure également être à l’écoute des critiques, tout en faisant valoir son droit à chercher un modèle économique viable.

Unity cherche, en effet, actuellement à se refaire une santé. Fondée en 2004, la société est entrée en Bourse en 2020 et a recouru depuis à plusieurs reprises à des vagues de licenciements, la dernière (600 personnes, soit 8 % de sa masse salariale) datant du mois de mai, rapporte CNBC.

Le Monde



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